Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
UneTortue
6 juin 2009

Les fleurs en noir et blanc sont jolies.

Si la ressemblance avec la réalité n'a rien de fortuite, sachez en revanche que les personnages sont crées de toute pièces sans aucun rapport avec elle. Même si on pourrait le croire, c'est un hasard. De plus, cette nouvelle ne me plaît pas. Enfin, je l'aime beaucoup, mais je pense qu'il y a moyen de faire bien mieux. Je vais la creuser un peu plus dans les temps à venir. Je vous mettrai la suite, si jamais suite il y a.

 

 

 

 

-Mais va te faire foutre.

La phrase, dit sur un ton péremptoire, est joyeusement accompagnée d'un majeur et destinée a l'abruti qui viens de laisser la porte béante. C'est magique, non? L'instant parfait, où, surpris, l'imbécile heureux tourne la tête. Il se demande si la phrase lui est adressée ou non. La jeune femme le contemple un instant avant de faire un signe de dénégation. Non, ce n'est rien. Juste un geste de frustration envoyé dans le vent. L'imbécile est jeune, dix-sept ans tout au plus. Un sourcil fendu, le cheveu brun coupé à ras, il a l'air d'être encore indécis malgré la dénégation de la jeune femme. Elle, elle s'en fout. Elle est déjà ailleurs. L'incident est derrière elle. Elle referme la porte du pied et attend avec impatience le prochain qui l'ouvrira sans réfléchir. Elle se fait chier ici. Elle se fait chier dans cette fête. Trop de bruit, d'odeur, de viande soûle. Aucune réflexion, juste cette foule aveugle, instinct basique. Elle rejette en arrière une mèche rebelle de ses longs cheveux aile de corbeau. Ils lui tombent aux épaules, et encadrent son visage de porcelaine. Ses yeux sont légèrement bridé, et d'un noir d'encre. Elle jette un coup d'œil à travers la porte. Vous l'aurez compris, c'est une porte vitrée. Elle ne possède malheureusement pas de pouvoirs paranormaux. Dommage, elle, elle aurait aimée. De l'autre coté de la porte, elle le voit. Lui. L'autre. Un mince sourire vient éclairer son visage. C'est lui, le seul intérêt de la soirée. Elle lui fait un léger signe de tête, signifiant explicitement "on dégage d'ici?". Elle s'exprime beaucoup par mimique. Lui les comprend.

Lui, il reste dubitatif. Oui, c'est vrai, c'est lui qui l'a forcé à venir. Il se voyait mal venir seul à une soirée. Alors, comme elle a toute sa confiance, il lui a demandé de l'accompagner. Ils ne sortent pas ensembles, ils ne sont pas amoureux l'un de l'autre. Mais le lien quasi-fraternel qui uni ces deux-la a attiré l'attention du troisième. On y reviendra plus tard. Pour l'instant, parlons de lui. C'est lui qui a reçu l'invitation et tenu à y aller. Pourquoi, il se le demande encore. Peut-être qu'il voulait se sentir un peu plus comme les autres. Il a essayé, pourtant. De se mêler aux autres. De participer, de danser, de sauter, de crier comme les autres. Et il a brillement réussit. Mais n'y a trouvé absolument, absolument aucun intérêt. Peut-être qu'il n'avait pas assez bu. Il déteste boire. Elle aussi. Il hésite encore un instant, avant de décider de la rejoindre.

C'est sous le regard du troisième qu'il pousse la porte vitrée avant de la claquer du pied. Le troisième, il est extérieur. Lui sais ce qu'il est venu faire ici. Il est venu trouver des gens. Des gens à tuer. Le troisième, il tue. C'est son passe-temps. N'y voyez là rien de particulier. Il n'est pas fou, pas maniaque, pas sadique. Certains tricotent, lui tue. On comprend aisément qu'il est plus excitant de tuer que de tricoter. Même si ça n'en reste pas moins illégal. Mais il ne tue pas pour le plaisir, ni pour une cause quelconque. Il tue comme un soldat, comme un gladiateur. Par ennui. Par dépit. Sur le fond, il est même plutôt gentil. Les gens le décrivent comme quelqu'un de sociable, agréable à vivre. Un bon voisin, en quelque sorte. Lui, il ne se décrit pas lui-même. C'est un intellectuel autodidacte, et ça lui suffit. Sa passion dans la vie reste la lecture. Il lit, écrit parfois. Il est critique littéraire. Ca lui permet de gagner agréablement ça vie, et de combler la plupart de son temps. Dans les créneaux ou il lui reste du temps, il est également un bloggeur accompli. Il fait partie du réseau. La "blogosphère", comme eux-mêmes la nomme. Il est connu là aussi. Il possède trois blogs, dont l'un s'articule sur une critique incisive de la connerie humaine et divine. Il en est satisfait. Et, en dernier recourt, quand il n'a vraiment rien d'autre à faire, il tue. C'est ce qui se passe se soir. Mais dès qu'il les a vus, il a changé de projet. Pour lui, c'étais clair, ils ne sortaient pas ensembles. Il l'a vu au premier coup d'œil… Mais il lui est apparu sans conteste que c'étais les deux personnes présentes les plus intéressantes. Intéressantes? Pourquoi? Il se le demande lui-même. Il s'était rapidement désintéressé de la fille pour s'intéresser au gars. La fille, il l'a caractérisé tout de suite. Fumeuse. Grosse fumeuse. Cynique. Blasée. Dangereuse, aussi. Une fleur belle mais vénéneuse. Un cliché magnifique mais rencontré tellement de fois qu'il finit par perdre tout intérêt. Ce qui intéresse l'homme en noir, c'est la nouveauté. On l'a déjà dit, c'est un intellectuel autodidacte sous sa façade de tueur. Il faut bien qu'il trouve quelque chose à observer. Sans cesse une nouveauté à se mettre sous la dent. Le gars lui avait paru vraiment étrange. Son corps était étrange, pour commencer. Musclé, ferme. Un corps d'acier aux muscles finement ciselé. Non, pas d'acier. Plutôt d'argile, ou d'un autre matériau couleur terre. Même s'il est blafard, on sent qu'il fait parti de ceux qui ont été façonnée dans l'argile divin. Son visage est beau, lui aussi. Une ombre de barbe. Une coupe en brosse. Ces cheveux blonds qui illuminent l'obscurité. En fait, il est même vraiment beau. Mais pourtant, il n'attire pas l'œil. Il est déplacé ici, ça ce voit. Il se noie. Se mouvements sont lents, gourds. Il agonise au milieu de cette foule. Avec cette attitude, on en oublie sa beauté. Il passe inaperçu. Ca a été pour l'homme en noir un phénomène extrêmement intéressant à observer. Mais, bien vite, il s'en est lassé. Une fois qu'on a compris ce qui se passe, regarder un bambin se noyer dans des eaux pleine de requins n'a guère d'intérêt. Alors, il est retourné vers la fille. Presque machinalement. Juste pour voir où elle, elle en était. En apparence, rien de changé. Mais il en avait marre, de toute façon, alors il a continué de l'observé. Et c'est ainsi, en grattant le vernis, qu'il a perçu qui elle était réellement. Juste un instant. Un seul, minuscule, fugitif instant. Elle a laissé tomber les masques. Il était conscient de sa chance. Un spécimen aussi intéressant à étudier se présente rarement. Et, dans le cas échéant, il reste difficile de les identifier avec certitude. Cet instant de dissipation de sa part doit être, à son avis, réellement dur à voir. L'homme en noir à toujours eu un don pour comprendre les gens. Les décrypter, les classifier, et, à terme, prévoir leurs réactions. Etudier les gens, il aime ça encore plus que tuer. Ou lire. Ou blogger. Mais là, il était totalement passé à côté de cette merveille si proche. La façade était parfaite. Et l'indice si faible… C'est au moment où elle c'est mis en tête de s'amuser qu'elle a relâché la tension énorme qu'elle maintenait autours d'elle. Enfin, s'amuser… Il doute que ce qu'elle faisait l'amusait. Mais ce qu'elle faisait étais censé amuser le personnage qu'elle jouait]. Un jeu simple. Avachie sur une chaise devant la porte vitrée qui séparais l'intérieur surchauffé de la salle des fêtes de l'extérieur glacé, elle insultait et adressais des doigts d'honneurs à ceux qui oubliaient de refermer la porte. Voire un double à celui qui la laissait sciemment ouverte. A croire que le filait d'air chaud qui s'en échappais la dérangeais. Ce genre de comportement, l'homme en noir l'avais prévu. Il savait qu'elle allait faire un truc du genre, il l'avait déjà analysé, caractérisé. Au bout de quelques minutes, il croyait la connaître parfaitement. Et d'ailleurs, elle n'avait pas commis un seul faux pas de la soirée. Elle s'était comportée, tout du long, exactement comme il l'avait prévu. Elle n'a pas commis d'erreur. Mais il y a eu cette lueur fugitive dans son regard. Une lueur fugitive sauvage, triomphante. Une lueur révélatrice. C'est depuis ce moment qu'il sait qu'elle en est une.

La porte claque. Il sort, l'entraîne par la main; elle écrase son mégot et se laisse emporter. L'homme en noir les suit du regard pendant qu'ils disparaissent dans l'obscurité de la nuit. Finalement, personne ne mourra aujourd'hui.

Aujourd'hui.

Publicité
Commentaires
P
Probablement un participe passé. A Vrai dire, toute mes fautes sont celles que mon correcteur ortho ne voit pas, donc a mon avis il y en a plus d'une.
W
Mais ou sinon, c'est génial. Bien écrit mais un peu sombre. Que fout ce type en noir à la fête ? J'ai pas du tout bien comprendre...
W
Une faute : à toi de la trouvé ! (si il y a une faute dans ce message, c'est peut-être un indice)
A
Youuhouuu!!<br /> Toujours super bien écrit, que dire de plus :-)
Newsletter
Publicité
Publicité