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UneTortue
6 mars 2010

El Nino

La pupille reste, l'espace d'une fraction de seconde, écarquillée devant le spectacle contre nature qui s'offre à elle.

Le feu prend en un instant, tandis que telle une drogue la sensation de soulagement se répand dans le corps d'El Nino. Sous ses pieds, le contact de l'herbe grasse l'apaise. Quelques mètres plus loin, le gasoil qui imprègne l'herbe s'enflamme à son tour, au simple contact de l'intense chaleur dégagée par l'incendie.

El Nino ne se doute pas un seul instant que c'est sa propre chute qu'il a préparé, au sein de ce brasier infernal qui commence à peine à se dresser. Sa pupille, sa taille normale retrouvée, reste plus inexpressive que jamais. Il est jeune, pied nu. Il n'aime pas le feu, mais il aime la destruction.

On lui a dit qu'il faut être taré pour vouloir détruire New York en incendiant un terrain vague en son centre. Mais lui n'as pas répondu. Il sait.

Peu à peu, le cercle de ses adeptes c'est élargi. Est-ce grâce – ou à cause – de l'aura de commandement qu'il dégage naturellement, ou encore de l'incroyable charisme qui l'anime dès qu'il prend la parole? Peu importe. Le fait qu'ils sont désormais des dizaines, Sans Noms. Personne ne les a jamais pris aux sérieux.

Cela à commencé très simplement par des laissé pour compte, des rebuts de la société. Qui ont rencontré un El Nino drapé d'une toge noire. Un nouveau prophète. Cheveux blond aux racines noires comme les vêtements qu'il n'a de cesse d'aborder, son simple regard d'un bleu de glacier suffit à vous convaincre. Puis, les Sans Noms se sont élargis. Cadres moyens, ménagère de moins de quarante-cinq ans. Plombier, professeurs, directeurs-comptable. Il suffit de croiser ce foutu regard d'un bleu de glacier pour être perdu.

Personne n'aime El Nino. Personne ne le respecte, personne ne le trouve sympathique. Personne ne ressent d'amitié, personne n'en a peur.

Tous l'adorent.

D'une adulation sans faille, incroyable. Un échange de mot avec lui et c'en est finit de l'âme la plus résistante. Certain, qui ne l'ont jamais rencontré, le prenne pour le diable. Il n'en est rien. Même s'il n'est plus tout à fait humain, celui qui se fait appeler El Nino n'as rien de divin ou de diabolique. Il est juste puissant car il comprend la nature des choses. Les rouages de l'esprit humain. Les mécanismes de la physique. Tout est clair pour lui. La matière de l'arrête plus. S'il a allumé ce feu, et si ces dizaines de disciples, devenue centaines, puis milliers et millions on fait de même partout dans la grande pomme, c'est dans un unique but. Eux l'ignore, lui le sais. Il sait qu'il vieillit. Il sait qu'on le rattrape. Il se sait près à sacrifier New York pour assurer sa survie. Il a senti son poursuivant

(les yeux trop écarquillés pour être vivant)

Qui arrivait. Il a déjà été rattrapé, maintes et maintes fois. Il sent sa folie

(son génie)

S'emballer. La confrontation a déjà eu lieux. Il a vaincu, à chaque fois. Les piles de cadavres s'entassent derrière lui. Mais plus le temps file, plus les confrontations ont été difficiles. Plus il est passé près de la mort. Et s'il y a quelque chose qu'il ne désire pas, c'est mourir. La mort des autres l'importe peu. Il la sème, de la même manière que ces yeux bleu vous transpercent l'âme. Sans grand intérêt. Il tue par sa simple présence même la plupart du temps. Ce sont les femmes les plus affectées. Ces morts sont sa malédiction. Non pas parce qu'il les déplore; il s'en fout. Mais parce que quand le blanc approche, les mort se relèvent (c'est bien connu) et marchent dans son sillage. Et chaque morte accroît sa force. Et chaque mort accroît ses chances de déchéances. Déjà, le ciel s'assombrit des fumés qui montent vers le ciel. Il le sent qui approche, vite, si vite. Dans un instant il sera la et l'affrontement débutera. Ses émissaires arrivent déjà. Chair arrachées, brûlées, détruites par une cage d'ascenseur. Pour choses misérables au potentiel meurtrier qui défie l'imagination. Mais ces créatures ne sont rien sans leur maître, qui les a arrachés à la mort pour leur faire servir de nouveau, leur interdisant de reposer en paix. C'est

(terrible)

Lui qui est dangereux, et il le sait. Rassemblant autours de lui un manteau de feu, il châtie les morts. Mais il est déjà trop tard, le nouveau-venu se tien derrière lui. L'homme en noir fait volte-face, alerte. Le large pantalon blanc tombe jusqu'au sol. Le manteau blanc, serré à la taille, rese animé d'un vent surnaturel.

(ou est-ce la chaleur qui fais onduler l'air?)

En un instant, les vitres des immeubles volent en éclat sous le simple effet de sa présence. Le visage d'un blanc de cire, d'un blanc de page vierge, parcouru de deux sillons noirs. El Nino régit sans attendre, et en instant domine les cieux du haut d'un building. New York est tombé; New York brûle. Plus pour longtemps. Il sait qu'il n'a plus de temps, qu'il doit agir. Il rassemble autours de lui ses flammes, venus de toute part, et explose. C'est un second soleil qui survole New York, calcinant tout sur son passage. Comme on l'a dit, la matière est déjà maîtrisée. Les mortes ne peuvent tenir un seul instant dans cette fournaise. L'homme en blanc, lui, se fraye un chemin dans les nuées ardentes. Son corps commence à se désagréger; il s'en fout. Il n'aura qu'une attaque à porter. Et il la porte.

(létale)

Tout ce passe comme prévu. Mais celui qui se fait appeler El Nino n'est pas de cet avis. Il s'écarte, brutalement; seul son bras est tranché. Le mouvement a été trop vif, même pour un corps comme le sien. Il est disloqué et chute. Qu'à cela ne tienne.

Ce qui ne le tue pas le rend plus fort.

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Commentaires
C
Ça déchire tes textes! Bravo! Çui là est vraiment trop cool :)<br /> <br /> PS Ya pas moyen de "suivre" ton blog (un flux Rss, qq chose?)
J
Et pourquoi New York ? Pourquoi pas Paris, Vienne, Rome, Johannesbourg, Moscou ?<br /> En tout cas c'est chouette à lire.
E
Super great ! J'adore le passage ou tout le monde l'adore ! mouahahah je rigole. Sérieusement, c'est une super nouvelle ! En plus je kiff New York aussi. Merci beaucoup !
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